Hildegarde de Bingen et la science médicale



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La science médicale d’Hildegarde de Bingen s’éveille d’un sommeil de Belle au Bois dormant, long de huit siècles, grâce à un événement sensationnel. Il y a tout juste cent ans, on découvrit dans la Bibliothèque royale du Danemark, à Copenhague, l’unique manuscrit de l’ouvrage intitulé Causae et curae, consacré aux causes des maladies et à leur traitement. En 1932, il fut traduit pour la première fois en allemand par le professeur Hugo Schulz de Greiswald. Mais ce livre n’aurait suscité qu’un intérêt théorique si le Dr Gottfried Hertzka, originaire de Salzbourg, n’en avait fait la pierre angulaire de sa nouvelle thérapie naturelle, aujourd’hui mondialement connue sous le nom de Science médicale de sainte Hildegarde. Le présent ouvrage est donc inspiré par l’ouvrage, intitulé Les Causes et les remèdes. Mes longs travaux de recherches et mes expériences ont été corroborés par une pratique quotidienne sur des milliers de malades. En outre, les recettes originales des remèdes sont extraites d’un autre livre d’Hildegarde, Physica. J’en ai tiré un guide pratique à l’usage des patients désireux de conseils, mais aussi à l’usage des médecins et naturopathes qui cherchent à appliquer les techniques de la sainte. Prenant exemple sur les cinq sens dont le bon fonctionnement est la condition de la santé, le livre Causes et remèdes comporte cinq parties. La première décrit les rapports entre l’être humain et le cosmos, car « l’homme réunit, dans le secret de son corps, le ciel, la terre, et tout ce qui a été créé ». De même, nous agissons en harmonie avec les quatre éléments vitaux -le feu, l’air, l’eau et la terre - car « les quatre éléments sont en l’homme, et l’homme en est constitué ». Hildegarde décrit les influences cosmiques sur la santé des hommes,les effets du soleil, de la lune et des étoiles, du vent et du temps, des éclairs et du tonnerre, la place de nos actes dans le cosmos : « Si l’homme acceptait de rester à sa place, tous les temps et tous les vents se manifesteraient de façon régulière au cours de sa vie (tous les printemps, tous les étés de son existence se ressembleraient, etc.). Mais comme l’homme est désobéissant, tous les éléments transgressent également leurs droits. »
La plupart du temps, l’homme provoque ses propres maladies, parce qu’il ne respecte pas les règles de l’équilibre. Mais s’il fait preuve de tempérance, notamment dans sa consommation de nourriture et d’alcool, la qualité de son sang s’en trouvera renforcée, et il vivra en bonne santé. Hildegarde était convaincue que Dieu intervient dans tout processus de guérison, même lorsque l’état du malade paraît « désespéré ». « L’Esprit-Saint agit pour transformer la nature mauvaise de l’homme en une nature meilleure. De ce fait, il devient un homme différent, car il maîtrise ce qui est céleste et soumet ce qui est terrestre. » Dans la deuxième partie de Causae et Curae, Hildegarde applique son diagnostic, en commençant par la tête et en terminant par les pieds, comme nous le faisons quotidiennement dans notre pratique. Elle enseigne des connaissances relatives aux quatre tempéraments auxquels appartiennent les hommes et les femmes, développe sa théorie sur les humeurs, livre ses réflexions sur la sexualité, la conception et l’accouchement, évoque les grands processus de purification - saignées, scarifications, moxibustion (voir annexe) - et offre des conseils diététiques.
Dans la troisième partie de son ouvrage, Hildegarde parle de psychothérapie,et évoque les cures organiques qui permettent aux patients de se débarrasser de leurs souffrances. Ces remèdes nous sont « conseillés par Dieu, et ils libéreront l’homme de ses maladies, à moins que Dieu ne souhaite pas l’en délivrer ». Dieu ne permet pas,notamment,la guérison d’une personne qui fait obstacle à sa santé, parce qu’elle n’est pas prête à écarter les causes qui ont provoqué sa maladie. Hildegarde fustige ainsi les excès de table ou de boisson, le recours à des substances suscitant la dépendance, notamment le tabac, l’alcool, l’utilisation de médicaments inutiles ou inadéquats, etc.
Dans la quatrième partie de son ouvrage, Hildegarde évoque les maladies internes, notamment l’arthrose,les coliques, la goutte,les états précancéreux et cancéreux, et propose ses remèdes. Elle consacre une part non négligeable de sa réflexion aux plantes qui suppriment les douleurs menstruelles.
Dans la cinquième et la sixième partie, Hildegarde de Bingen décrit les caractéristiques de la santé et les signes avant-coureurs de la guérison, ainsi que les signes précurseurs de la mort. Toutes les théories relatives à la naturopathie développent ce genre de pronostic, et Hildegarde s’y intéresse également. Elle analyse notamment l’influence de la lune sur les dates de conception des êtres humains. Le développement des individus dépend en grande partie des cycles de cet astre.
Au regard des formidables résultats obtenus par nos patients grâce aux remèdes de sainte Hildegarde, la querelle que se livrent les universitaires et les membres du clergé pour savoir si les visions de sainte Hildegarde sont véridiques ou non,semble bien vaine. En 1985, l’américaine Ruth Marie Walker-Moskop avance dans sa thèse de doctorat intitulée Health and Cosmic Continuity in Hildegard of Bingen (Universitéd’Austin, Texas), que tous les ouvrages de l’abbesse, du Sdvias jusqu’àson dernier ouvrage, reposent sur un précepte religieux : l’univers cherche toujours à préserver la santé des individus. « Les êtres vivants, les animaux, les oiseaux, les poissons, les plantes et les arbres fruitiers recèlent d’extraordinaires ressources dont aucun homme n’a idée si elles ne lui ont pas été révélées par Dieu)l, écrit Hildegarde de Bingen dans la préface de son Livre des œuvres divines. C’est en ce sens que sa médecine constitue une sorte de pacte avec les forces de la nature.
Allensbach, Lac de Constance, juin 1993 Dr Wighard Strehlow

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